• CHANGEMENTS DE MENTALITES

     

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    La crise sanitaire que nous traversons va-t-elle transformer durablement nos mentalités

    et notre manière de nous conduire les uns envers les autres ? A vrai dire, le processus

    de distanciation sociale avait en un sens commencé dans nos sociétés modernes bien

    avant les mesures de confinement. Cette tendance va-t-elle s’accélérer ? Télé-travail,

    télé-divertissement, télé-amour : tout devient virtuel à l’ère du numérique. Quelle place

    restera-t-il pour la chaleur vécue des sentiments ?


    Loin d’annoncer une mutation profonde dans les manières de travailler et d’être ensemble,

    les mesures prises dans la plupart des pays du monde pour endiguer l’épidémie du

    coronavirus décident bien plutôt d’une intensification de tendances déjà présentes.

    Elles ne font, de fait, que confirmer ce que la révolution digitale avait déjà engagé, mieux

    même elles fournissent une application nécessaire à ce qui n’était encore que facultatif.

    Que ce soit le télé-travail ou le télé-achat, les deux pouvant d’ailleurs aller de pair, l’un et

    l’autre s’étaient largement développés dans les sociétés contemporaines redéfinissant à

    l’occasion certains postes de travail et certaines habitudes de consommation. Mais, avec

    le virus, les conséquences ultimes de ces redéfinitions en gestation deviennent soudain

    plus lisibles.

    Télétravail : 5 conseils pour être dans de bonnes conditions 


    Avec le télé-travail, c’est le déplacement professionnel, celui qui mène du lieu d’habitation

    privée à un lieu de travail déterminée ou celui qui mène de ce dernier à un autre lieu de

    travail, proche ou lointain, qui est mis à mal. Dès lors, c’est tout d’abord le voyage

    professionnel dont on peut s’apprêter à signer l’acte de décès, le voyage ne pouvant plus

    se maintenir, à l’avenir, que, sous sa forme d’agrément, comme dépaysement culturel. Et

    à terme, pour certaines activités non directement liées à la production, c’est l’existence

    même de locaux professionnels – bureaux et autres espaces de travail – qui semble

    devoir être remise en question.

     

                                                                 Stéphane PASQUIOU - Responsable coordination et méthodes - Direction des  achats - CNP Assurances | LinkedIn 


    Avec le télé-achat, c’est toute promenade citadine, piétonnière ou motorisée, de boutique

    en boutique, qui est menacée et à terme c’est la disparition physique, purement et

    simplement, desdites boutiques qui est programmée au profit d’immenses hangars à

    l’écart des centres urbains et de leur livraison à domicile. On pourrait trouver bien

    d’autres déclinaisons à cette intensification des tendances que la digitalisation a initiées,

    comme, par exemple, une université sans étudiants où l’enseignement se ferait de chez

    soi à chez soi, par vidéo conférence et autre support digital. Mais s’il l’on devait résumer

    les conséquences ultimes de ces mutations en une seule formule, celle-ci serait : tout le

    monde à la maison, que cette maison soit un appartement en ville, un chalet à la

    montagne, une villa au bord de la mer ou une ferme à la campagne.


    Le coronavirus ajoute simplement une dimension supplémentaire, puisque, désormais,

    le confinement permet non seulement la fusion avec ses vêtements en un style que

    d’aucuns considéreront comme mou, mais il invite à la recherche de plus de confort

    encore, en libérant le corps de toutes les contraintes qui pèsent sur lui dans la sphère

    publique, jusqu’à privilégier dans l’intimiOn pourrait trouver encore bien d’autres

    exemples de cet imaginaire de la fusion. Mais s’il ne faut en prendre qu’un seul, c’est

    sans doute vers le monde virtuel des réseaux sociaux qu’il importe de se tourner. Ainsi le

    « share » de Facebook, qui livre à la communauté d’amis le moindre événement de la vie

    quotidienne de chacun, est-il, à l’évidence, un bien bel exemple de cette volonté de

    fusion dans un être-ensemble, volonté que l’épidémie qui atomise et isole ne peut que

    tendre sans doute à renforcer davantage. té du foyer les vêtements du haut au détriment

    de ceux du bas.


    C’est, de fait, un imaginaire d’une distanciation se jouant à différents niveaux qui

    manifeste sa prégnance depuis une trentaine d’années dans les sociétés contemporaines.

    Largement déterminé dans un premier temps par une autre épidémie, celle du sida – au

    demeurant bien plus meurtrier que ne le sera jamais le coronavirus –, il s’est étendu de la

    nécessaire protection des corps à une distance entre les sexes, indirectement

    occasionnée par l’assomption professionnelle des femmes, jusqu’à une mise à l’écart qui

    a touché d’une manière ou d’une autre bien des domaines d’activité, économiques

    comme sociaux.


    C’est en effet l’image d’une société où le désir n’existe plus et où la rencontre de l’autre

    ne peut plus se faire, où chacun reste enfermé dans son corps et dans son sexe, ou

    encore dans son groupe professionnel ou social, que projettent les mesures radicales

    engagées contre la propagation du virus. Mais cette radicalité est telle que, en même

    temps, elle laisse envisager un retournement. Ou, en d’autres termes, l’imaginaire de la

    distanciation est tellement saturé par ses éléments constitutifs qu’il ne peut que se

    transformer de lui-même.

                                                                       L'oeil de Soulcié : namaste 


     Le « namaste » hindou qui allie pour le moins hygiène et élégance et qui, déjà, apparaît

    comme un modèle à imiter n’est pas sans suggérer ce possible retournement. Si tel

    s’avérait être le cas, c’est une mutation salutaire dans la dynamique des sociétés que le

    virus aurait ainsi permise.

     


    par F.M


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