-
LE BORDEL PARTOUT
Rien de tel qu’un bon match de foot international pour ruiner un peu plus la réputation
de la France à l’étranger : alors que le Stade de France accueillait samedi soir la finale
de la Ligue des champions opposant Liverpool au Real Madrid, tout s’est déroulé à peu
près comme on pouvait l’imaginer compte-tenu du contexte, c’est-à-dire très mal.
Sans surprise, la rencontre footballistique s’était d’emblée placée sous les meilleursauspices puisque la RATP avait lancé un mouvement social perturbant notoirement la
circulation des lignes A et B du RER, et ce alors que nombreux supporters britanniques
et espagnols tentaient de rejoindre le Stade de France.
Encore sans surprise, l’événement a naturellement attiré à lui toute la faune locale laplus festive qui s’est empressée d’ajouter son grain de sel créatif et espiègle à
l’ambiance déjà survoltée. Les journalistes sur place, notamment étrangers, n’ont pas
manqué de noter l’intéressante intervention de ces groupes de jeunes que la presse
française s’est empressée de qualifier de « riverains » et qui ont apparemment organisé
des séances de délestage amical des supporters venus là.
La surprise n’a toujours pas été totale lorsque ces mêmes « riverains » se sont introduitsde force et par douzaines dans le stade, générant mouvements de foules et un léger
agacement de la part des supporters et des familles venues assister au match dans des
conditions à l’optimalité bousculée.
Cette surprise n’a pas été plus présente lorsqu’enfin, une fois les esprits échauffés parces débordements, les forces de police ont chargé, finement cornaquées par un
e préfecture connue et reconnue pour sa maîtrise des manifestations depuis les cinq
dernières années.
Grâce au professionnalisme et à l’organisation taillée au cordeau de nos élitesparisiennes, grâce à l’ambiance si spéciale qui règne à présent en banlieue parisienne
avec ou sans match de foot, grâce au commandement précis des forces de l’ordre par
une préfecture à la pointe de l’événement, la France vient une fois encore et de façon
éclatante de démontrer toute sa maîtrise.
Elle offre d’ailleurs ainsi une excellente idée de ce que donneront dans deux ans lesJeux Olympiques.Au passage, on appréciera à sa juste valeur les explications fournies
par les autorités responsables.
Pour elles et le Darmanain en tête, les soucis auraient été provoqués par dessupporters britanniques venus en masse pour soutenir Liverpool, et ce même si les
images peinent à illustrer ces masses de hooligans roux et imbibés de bière tiède aux
abords du stade, au contraire de nombreux autochtones Dionysiens effervescents
agglutinés aux grilles et développant leurs capacités d’escalade créative.
Le problème est qu’à présent, ces occurrences sont si nombreuses, si visibles, sirépétitives et si graves que tout le monde se rend compte de l’imposture, y compris à
l’étranger. Le manque de courage et de détermination dans les actes
(et non dans les paroles, toujours bon marché) commence à se payer visiblement.
L’étape suivante sera atteinte lorsque les élites elles-mêmes ne pourront pluséchapper aux conséquences de leur couardise. On s’en approche chaque jour.
H
-
Commentaires