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LE TRIANGLE CHAUD
Il fait chaud, si chaud ici à "S."...
J'entends et je lis que partout ailleurs les températures redeviennent "normales". Maisici je suis dans ce triangle infernal qui est promis, j'en suis de plus en plus convaincu, à
la désertification. C'est un triangle qui aurait son sommet à Valence et s'étirerait sur l'est
vers Marseille, Aix-en-Provence, et sur l'ouest, Montpellier et Béziers. Et moi, nous,
sommes en plein milieu.
Ce qui fait l'étrangeté de cette année, c'est la précocité de la sécheresse, de ce ventbrûlant, asséchant, qui vient du sud. Le ruisseau en bas de "S" s'évapore sous mes yeux
alors que nous ne sommes qu'à la mi-juillet, mois si délicieux en principe (mois de ma
naissance). L'autre aspect désolant c'est que même les cigales ne chantent plus. Les
oiseaux n'en parlons pas... Il y a jusqu'aux guêpes qui ne sont plus les mêmes : je me
souviens naguère qu'elles savaient garder leurs distances, avaient une forme de
savoir-vivre : "permettez cette petite tranche de melon oubliée ? Et cette peau de
saucisson ? Je ne fais que passer rassurez-vous ! Ah ! Je fais une pause sur ce noyau
de pêche, et promis je m'en vais !" Là, elles s'invitent en nombre, se posent sur vos
mollets, vos bras, votre cou, tètent votre sueur, et vous piquent franchement si vous
marquez votre désaccord. Elles sont plus menues aussi, leur vol plus erratique,
imprévisible. Leur détermination semble à toute épreuve. C'est comme si une autre race s'était invitée sous nos contrées portée par des vents favorables venus du Sahara.
Ce coin de France hélas, risque de devenir invivable de juillet à septembre dans le meilleur des cas.
Rajout de fin de journée* :
En allant vérifier le niveau du bassin où je puise mon eau (stable tendance baissière),j'ai dérangé la biche qui y prenait son bain.
C'est la deuxième fois depuis mon arrivée à "S : nous allons apprendre à nous connaître..
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